La CFDT se penche sur la qualité de vie au travail
Même si certains refusent de l’admettre, de nombreux agents et cadres de notre collectivité expriment un mal-être au travail. Les situations décrites ne sont peut-être pas totalement nouvelles, mais elles se sont accentuées et dégradées ces derniers temps. Elles ne sont plus cachées et occultées, mais elles sont identifiées, évoquées et partagées. On retrouve aujourd’hui ce mal être dans bien d’autres collectivités, et notamment dans les collectivités qui ont connu un changement de gouvernance, le changement étant par lui-même source de déstabilisation. Néanmoins, admettre qu’on n’est pas les seuls à aller mal, ça console mais ça ne soigne pas !
Aussi, la section Mairie de Roubaix de la CFDT a décidé de se saisir du sujet ; pas pour se lamenter sur notre sort et organiser une cellule d’écoute psychologique, mais plutôt dans l’idée d’objectiver la situation et de faire des propositions. En ce sens, avec toujours l’envie de positiver, nous avons très vite choisi de travailler sur « LA QUALITE DE VIE AU TRAVAIL » plutôt que sur le mal-être au travail.
Qu’est-ce que la qualité de vie au travail ?
« La notion de qualité de vie au travail renvoie à des éléments multiples, qui touchent les agents individuellement comme collectivement et permettent, à travers le choix des modalités de mise en œuvre de l’organisation du travail, de concilier la qualité des conditions de vie et de travail des agents et la qualité du service public.
L’amélioration de la qualité de vie au travail est une démarche qui regroupe toutes les actions permettant d’assurer cette conciliation. Il s’agit d’un processus social concerté permettant d’agir sur le travail (contenu, organisation, conditions, contexte) à des fins de développement des personnes et des services».
Pour nourrir le diagnostic, nous avons recueilli, lors d’une heure d’information syndicale, l’ensemble des facteurs qui entravent, à la mairie de Roubaix aujourd’hui, notre qualité de vie au travail.
Nous avons ensuite pu classer ces facteurs négatifs en 6 catégories :
– les relations avec les élus
– les relations avec les syndicats
– les relations avec les agents et entre agents
– la prise en compte du rôle de l’encadrant
– l’impact des conditions de travail
– le respect des droits et devoirs de chacun
Mais la CFDT ne voulait pas réduire son rôle au portage du malaise collectif. Aussi, nous avons décidé de nous mobiliser pour proposer des solutions, des pistes d’amélioration de notre qualité de vie au travail.
Pour nous éclairer, nous nous inspirons du projet d’accord cadre national sur la qualité de vie au travail. Cet accord a fait l’objet d’une élaboration par l’ensemble des organisations syndicales au niveau national. Même si, en fin de parcours, il n’a pas abouti car il n’a été approuvé que par certaines OS, dont la CFDT, il comporte bien des pistes de travail intéressantes à reprendre dans le contexte roubaisien actuel.
Nous nous sommes donc réunis en groupe de travail sur 2 des 6 thèmes retenus afin de co-construire des propositions.
Ainsi, sur l’impact de nos conditions de travail sur notre qualité de vie au travail, nous proposons notamment :
• l’établissement d’un bilan en CHSCT des demandes de travaux concernant les conditions de travail des agents avec arbitrage pour les travaux non effectués,
• la définition de seuil critique d’effectifs par service.
Sur les difficultés engendrées suite aux relations entre agents le groupe de travail propose notamment :
• de renforcer les outils de l’encadrant : évaluer le système d’évaluation des agents, accompagner les nouveaux cadres, mettre en œuvre les sanctions…
• de créer un règlement intérieur rappelant les interdictions, les droits et les devoirs des agents
• d’établir des règles communes sur les temps de convivialité et de cohésion d’équipe
• de systématiser les contrôles médicaux.
Il nous reste encore 4 thèmes à creuser et toutes les bonnes volontés sont les bienvenues pour nous aider.
Une fois le travail abouti sur les 6 thèmes, nous demanderons à rencontrer le Maire et l’Administration afin de présenter à la fois les éléments de diagnostic recueillis et les pistes d’actions que nous proposons.